Chômage : Le Sud et l’Oriental battent les records
- 20,2% en 2006 à Oued Ed-dahab-Lagouira contre 17,8% pour l’Oriental
- Un retournement de situation attendu dès 2008
Le contraste est important. Si dans certaines régions le taux de chômage tourne autour du niveau national, dans d’autres, il le dépasse de plusieurs points. L’année 2006 a clôturé sur un taux de 9,7% en baisse de 1,4 point. Une performance attribuée à la bonne conjoncture économique, le taux de croissance s’étant établi à 8%. Mais cette croissance n’a pas profité à toutes les régions.
Oued Ed-Dahab-Lagouira, Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra ou encore la région de l’Oriental sont à des taux de chômage qui dépassent de 10 points le niveau national. La première est à 21,2%, un taux qui a augmenté de 3,6 points depuis 2005. Les villes de cette région sont les plus affectées. Elles sont à 27% de taux de chômage contre 17,6% en 2005.
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra affiche aussi un taux de chômage élevé et ce, même s’il a reculé de 9,3 points: 20,1% contre 29,4 en 2005.
C’est au niveau du rural où les chercheurs d’emploi sont nombreux. Le niveau de chômage dans cette zone est de 27,3%. En revanche, les zones urbaines de cette région sont à 22,8% contre 29,7% en 2005. Les écarts par rapport au niveau national sont attribués à plusieurs raisons. D’abord la timidité du secteur privé. Hassana Maoulainine, directeur du CRI de Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra avance toutefois que ‘la région commence à drainer les investissements avec des groupes comme l’ONA, des investisseurs espagnols ou encore la CDG’. Le tourisme à côté de l’industrie de transformation des produits de la mer constituent des pôles importants qui seront de plus en plus développés. Pour Maoulainine, il faut s’attendre à un fléchissement de la courbe du chômage à partir de 2008, soit le temps que les projets lancés se concrétisent.
Le directeur du CRI attribue également le niveau de chômage de la région au nombre important de femmes en quête d’emploi et à l’afflux des diplômés des autres régions. Ces derniers tableraient sur des actions d’embauche ponctuelles comme celles qui ont été organisées auparavant au profit de leurs homologues de la région.
Autre explication, les subventions sur certains produits et le coût de la vie attireraient beaucoup de ménages qui viennent s’installer dans la région et grossir ainsi le stock de chômeurs.
L’Oriental n’est pas mieux loti: 17,8% de taux de chômage en 2006. A elle seule Oujda-Angad enregistre un niveau de chômage de 20,8% alors que Berkane Taourirt et Nador tournent autour de 15%.
Pour Farid Chourak, le directeur du CRI local, le retournement de la situation ne tardera pas. Les retombées du plan de développement de la région se feront sentir dès cette année. Les BTP avec les grands chantiers d’infrastructures sont les pourvoyeurs d’emploi. Le ‘boum’ est attendu dans d’autres secteurs. Dans le tourisme, le programme de Fadesa c’est 8.000 emplois directs et 42.000 indirects. D’autres stations balnéaires seraient bientôt lancées. Elles sont actuellement en phase d’études. Des postes de travail sont également attendus dans l’offshoring avec un premier opérateur qui compte embaucher 500 ingénieurs et assimilés, dans les centres d’appel et la grande distribution. La zone franche de Nador, l’agropark de Berkane et le technopark d’Oujda devront à eux seuls générer près de 60.000 emplois. Seul hic, la disponibilité des profils adéquats. Des formations sont en cours mais elles sont jugées insuffisantes.
De leur côté, les régions du Gharb-Chrarda-Béni Hssen, Chaouia-Ouardigha et la région de Tensift-Al Haouz sont autour du taux de chômage national. Mais là aussi des disparités existent selon que l’on est en ville ou dans une zone rurale. Par exemple à Kénitra ou à Sidi Kacem, les taux dépassent de plus de 10 points le niveau national.
Settat et Khouribga sont respectivement à 15,3% et 13,2%.
Quant au Grand Casablanca, il est à 15,1% contre 20,3% en 2005. Cette région compte une activité industrielle importante et a largement profité de la bonne conjoncture. En 2006, la création d’emploi a surtout profité aux villes. Les secteurs qui ont généré le plus d’emplois sont les BTP, l’administration générale, les services sociaux et l’agriculture, forêt et pêche.
Rabat-Salé-Zemmour-Zaër tourne aussi autour de 13% de taux de chômage. A côté de l’administration publique, plusieurs projets ont permis à la région d’améliorer ses indicateurs: Bouregreg, les centre d’appel, les nouvelles unités indutrielles.
Fès-Boulemane et Tadla-Azilal affichent les plus faibles niveaux avec respectivement 6,5% et 5,1%. Doukkala-Abda est également à 6,4% de taux de chômage. La région de Tanger-Tétouan se retrouve aussi dans des proportions normales avec 8,4% pour toute la région.
Source : leconomiste.com