Coût du Travail en Europe : Comparaison des feuilles de paye des salariés Allemagne / France
Coût du Travail en Europe : Comparaison des feuilles de paye des salariés Allemagne / France
En France, quand les problèmes de salaires et de coûts du travail sont évoqués, c’est presque toujours le modèle allemand qui est pris en référence en raison de sa compétitivité et de sa proximité avec le modèle social français.
A coût de travail égal pour l’entreprise qui, du salarié Français ou du salarié Allemand, gagne le mieux sa vie ?
Les feuilles de paye d’un salarié français et d’un salarié allemand (célibataires tous les deux, ont le même âge, sont diplômés des mêmes écoles, témoignent d’expériences comparables, occupent le même poste et réalisent le même travail) sont présentées ci-dessous :
Valeurs | Salarié Français | Salarié Allemand | Différence (%) |
Coût Total Entreprise | 4 646 | 4 750 | 2% |
Charges Patronales | -1 646 | -764 | -54% |
Salaire Brut Mensuel | 3 000 | 3 986 | 33% |
Charges Salariales | -824 | -810 | -2% |
Salaire Net | 2 176 | 3 176 | 46% |
Impôt sur le revenu | -286 | -793 | 177% |
Salaire Net après impôts | 1 890 | 2 383 | 26% |
L’analyse du tableau ci-dessus relève les points suivant :
- La véritable première différence concerne les charges patronales qui sont moitié moins élevées en Allemagne qu’en France. En conséquence, le salaire brut du salarié allemand s’affiche 33 % au-dessus de son homologue français.
- Une autre différence de taille concerne le niveau d’imposition sur le revenu : quand le salarié français s’acquitte de 286 € par mois (soit 13 % de son salaire net), le salarié allemand débourse, de son coté, 793 € (25 %) directement prélevés à la source.
- Après prélèvements fiscales et sociales, c’est le salarié allemand qui s’en sort le mieux, avec un salaire net après impôts de 2 383 €, là où le salarié français ne perçoit plus que 1 890 €. Soit 26 % ou 500 € de différence de pouvoir d’achat entre ces deux salariés.
- On remarque que les prélèvements en vigueur en France sont plus élevés qu’en Allemagne. Ainsi, un salarié générant 4 650 € de valeur ajoutée ne touche au final que 1 890 € soit 40 % seulement de son travail, contre 50 % en Allemagne.
- Etant donné que le coût de la vie en Allemagne est un peu moins élevé qu’en France, que le prix de l’immobilier y est moindre et que l’on n’y paye pas l’utilisation des autoroutes : le salarié allemand gagne mieux sa vie que le salarié français.
En analysant les différences entre les taux de prélèvement des deux pays, on remarque que la stratégie des pouvoirs publics en France a toujours consisté à financer ses dépenses en majorant prioritairement les charges dites « patronales » donnant ainsi l’illusion de faire « payer les entreprises » pour préserver le pouvoir d’achat des salariés. Mais, la réalité économique rattrape rapidement ce type de manœuvre, les entreprises françaises répercutent donc systématiquement toutes les hausses de charges en minorant les salaires à l’embauche et/ou les augmentations annuelles.
Source de l’article : http://www.journaldunet.com/management/expert/56243