La flexibilité du temps de travail en Europe : encore peu répandue
La souplesse dans l’aménagement des horaires ne concerne qu’un quart des travailleurs européens, mais les disparités sont grandes selon les pays.
Le développement, dans les entreprises, de formules d’aménagement du temps de travail flexible peut jouer un rôle important pour relever certains défis actuels : accroitre le taux d’actifs dans l’Union européenne, assurer une égalité de fait entre hommes et femmes dans les entreprises mais également contrer la chute de la natalité. Une récente étude conduite par Eurostat auprès de salariés de 25 à 49 ans dans 20 pays de l’Union, ainsi qu’en Suisse et en Norvège, démontre pourtant que seul un quart d’entre eux bénéficie d’une certaine souplesse dans l’organisation de leur temps de travail.
La France dans la moyenne Européenne
Si près de 75% des travailleurs européens fonctionnent avec des horaires fixes, les disparités sont importantes en foction des pays. Ce taux est ainsi d’environ 90% en Italie, au Portugal, en Irlande, en Espagne, ou en Grèce. A l’inverse, en Allemagne, moins des hommes salariés travaillent de la sorte, et 53% des femmes. Mais c’est au Danemark que le développement du temps de travail flexible est le plus avancé, puisse que 45% des travailleurs, hommes comme femmes, suivent ce régime. La France se situe dans la moyenne européenne, avec trois salariés sur quatre en horaires fixes.
Horaires fixes ou à la carte:
Les salariés bénéficiant d’une certaine flexibilité se repartissent à parts égales entre ceux qui peuvent choisir librement le début et la fin de leur journée de travail ou de leur emploi du temps horaires flexibles et ceux qui bénéficient d’horaires à carte. Ces derniers ont, selon la définition de l’étude, la possibilité de capitaliser des heures ou des journées de travail récupérables par la suite, sous forme de congés payés par exemple. C’est en Allemagne, en Norvège, en Finlande et en Suisse que le dispositif d’horaires à la carte est plus répandu, quatre pays dans lesquels le taux de salariés bénéficiant d’une certaine flexibilité est aussi nettement plus élevé que la moyenne européenne.
La flexibilité est fonction de niveau de qualification et de responsabilité, plus que de la situation familiale
L’étude souligne que dans la majorité des pays d’Europe, les aménagements du temps de travail ne semblent pas être d’une grande aide pour les parents et de constater que 24 % des femmes européennes ayant des enfants ont des temps de travail flexibles, un taux de 10 points inférieur à celui des femmes sans enfants et vivant seules. Le même écart existe chez les hommes, puisqu’environ 28 % des hommes mariés ou en concubinage et ayant des enfants ont des temps de travail flexibles, contre 36 % de ceux qui vivent seuls.
C’est en fait le niveau de qualification et de responsabilité qui apparait comme le facteur déterminant pour l’adoption d’aménagements flexibles du temps de travail. C’est en effet dans les catégories dirigeants d’entreprise, professions intellectuelles ou scientifiques ou professions intermédiaires que le taux de bénéficiaires est le plus élevé : il concerne plus de 30 % des femmes et plus de 40 % des hommes. La flexibilité du temps de travail est donc bien plus une caractéristique des postes dont les responsabilités et les exigences horaires sont importantes, qu’un outil permettant de concilier vie professionnelle et familiale.
Source : JDN