Protection sociale au Maroc : 79% des salariés ne sont pas couverts

Le régime marocain de protection sociale couvre les salariés du secteur public et ceux du secteur privé. Il assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie maternité, invalidité, vieillesse, survie, décès et il sert les prestations familiales.
Les salariés du régime public sont gérés par la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) et ceux du régime privé par la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Si les salariés du secteur public bénéficient tous de la protection sociale et de la retraite complémentaire, les salariés du secteur privé sont en revanche très mal protégés.

En effet, malgré l’obligation faite aux employeurs de déclarer leurs salariés à la CNSS, seulement 21% d’entre eux le sont. Soit 79% des salariés du secteur privé ne bénéficiant d’aucune protection sociale.
Le Maroc est loin derrière des pays à niveau de développement équivalent et de la région MENA. A titre d’exemple, la couverture sociale en Lybie dépasse les 75%, l’Egypte et la Tunisie un peu plus de 50%, l’Algérie plus de 42% (2 fois le Maroc), le Djibouti plus de 25%.

Sans une politique audacieuse et un projet ambitieux, le Maroc risque à très court terme une paupérisation de ses salariés lorsqu’ils auront l’age de partir en retraite.

La structure familiale marocaine a changé et les conditions de vie aussi. Les enfants auront des difficultés à subvenir aux besoins de leurs petites familles (femme et enfants) que dire si l’on ajoute le père et la mère qui demanderont plus de frais médicaux à cause de leurs ages.

Au delà des bonnes intentions de mener une politique de développement économique, l’état doit jouer son rôle social pour protéger ses citoyens les plus faibles et défendre l’intérêt général. En effet, l’intérêt général est aussi touché que l’intérêt des salariés. Un état ne peut se développer et prospérer avec des citoyens pauvres et sans pouvoir d’achat. Pourquoi donc, on encourage la création d’entreprises, si leurs produits ne pourront pas être achetés.

Le régime de sécurité sociale ne couvre que la moitié des salariés du secteur formel, sans oublier la non couverture d’office des salariés du secteur informel et les non salariés qui ne bénéficient d’aucune couverture sociale obligatoire. Avec ces statistiques inquiétantes, l’évolution ne peut être possible qu’à travers une mobilisation de tous.

  • D’abord l’état : par une politique sociale mettant en place un système de solidarité national plus efficace que les structures de solidarité traditionnelles. Sans oublier son devoir de faire introduire le secteur informel dans l’économie formel.
  • La CNSS : en formant des contrôleurs et inspecteurs professionnels et faire la chasse au corrompus qui batissent leur bonheur sur le malheur des salariés les plus défavorisés
  • Les acteurs sociaux pour pouvoir instaurer un Maroc du bien-être.

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