Système de Retraite : Retraite par répartition
La retraite par répartition est une des modalités de mise en oeuvre d’un système de retraite. Dans le système de retraite par répartition, ce sont les cotisations des travailleurs et employeurs actuels qui payent les retraités actuels. Le système de retraite par répartition, s’oppose conceptuellement à celui de retraite par capitalisation. Dans le système par répartition, tous les actifs d’aujourd’hui cotisent pour les retraités d’aujourd’hui via des prélèvements obligatoires sur leurs revenus, ce qui lui vaut le qualificatif de système inter-générationnel. L’argent ainsi prélevé n’est alors pas placé sur les marchés, et transite directement d’un individu à un autre.
Deux présentations existent de ce système.
La doctrine officielle est celle d’une solidarité élargie, collective et intergénérationnelle, où chaque (futur) retraité prend en charge les retraités du moment (et sera pris en charge lui-même par les cotisants futurs). Dans cette logique, le cotisant d’aujourd’hui n’a aucun droit réel, et le système se fiscalise : les cotisations sont fixées par le niveau d’impôt, on partage le montant entre les retraités selon des clefs complexes.
Dans l’imaginaire collectif et dans la présentation publicitaire, ce système est plutôt conçu comme une épargne collective, un système de capitalisation mutuel, où le futur retraité acquiert des droits réels sur les futurs cotisants ; les pensions sont fixés par des règles complexes, et on se débrouille pour trouver les ressources financières nécessaires.
Ces deux doctrines cohabitent, plus ou moins bien selon la souplesse qu’on laisse aux inévitables variations de population et la gestion politique des intérêts contradictoires des pensionnés et des cotisants. Avec le vieillissement de la population, le rapport actif/retraités baisse. Plusieurs solutions sont possibles : baisse des pensions, augmentation de l’age de la retraite, augmentation du financement.
Régime de retraite aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, le système des retraites par répartition (en anglais Social Security) a été fondé pendant le New Deal des années 1930, sous la présidence de Franklin Roosevelt, dans le but de protéger les personnes agées contre la misère. En 2005, ce système donne plus de la moitié de leurs revenus aux deux tiers des retraités du pays. Mais George W. Bush souhaite faire de son deuxième mandat (2005-2009) un temps de réformes du système menacé par les problèmes démographiques : il envisage une semi-privatisation, ce qui provoque l’opposition de l’AARP, organisation représentant 35 millions de retraités américains. (Le Monde, 21/01/2005)
Régime de retraite en France
La retraite par répartition a été instituée en 1941, les systèmes par capitalisation ayant été affectés par la crise économique des années 1930. Ce système est dominant en France, il est géré par deux types d’organismes dits Caisses de retraite ou Caisses d’assurance vieillesse
La sécurité sociale pour la retraite de base (ou retraite du régime général). Les cotisations peuvent y être abondées par des subventions de l’état et/ou des impôts spécifiques (une partie de la CSG et CRDH)
des caisses paritaires pour la retraite complémentaire des salariés ou des cadres, alimentées par des cotisations portant sur la part des salaires dépassant un certain seuil.
Régime de retraite au Maroc
Le régime marocain de retraite couvre les salariés du secteur public et ceux du secteur privé. Seuls 30% des Marocains bénéficient d’une couverture sociale. Il existe trois caisses de retraite obligatoires : la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour les personnes du privé, la Caisse marocaine de retraite (CMR) pour les fonctionnaires de l’Etat et le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) géré par la Caisse nationale de retraite et d’assurance (CNRA) pour les personnes de la fonction publique non titulaires. La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) est quant à elle facultative et assure un régime complémentaire aux salariés.
Les cotisations sont à la charge et de l’entreprise et de l’affilié, dans des proportions variant de moitié/moitié à un tiers/ deux tiers. Cotisations amenées à baisser, avec le vieillissement de la population, dans des proportions pour le moins inquiétantes à moyen terme. La proportion actifs/retraités était de neuf pour un en 1998. Elle sera de un pour un à l’horizon 2020.
Le système de retraite marocain menacé
Le système de retraite marocain est menacé par le vieillissement de la population.La proportion actifs/retraités s’amenuise et risque de poser à terme l’épineux problème du financement des pensions.
En effet, la population marocaine vieillit. Les organismes de retraite sont inquiets quant aux pensions des futurs retraités. Avec de moins en moins d’actifs pour cotiser, le financement de la redistribution s’avère à terme des plus problématiques. Le Maroc est encore un pays jeune, mais la diminution du taux de fécondité nationale (5,5 enfants par femme en 1982, 2,8 en 1999 et des prévisions à 1.6 en 2007) entraine un ralentissement de la croissance démographique. Actuellement, la situation n’est pas encore préoccupante mais elle le deviendra assurément d’ici 20 à 40 ans soit à l’horizon 2030. lorsque les gros des actifs arrivera à l’age de la retraite (60 ans).
Solutions envisagées
Quelles solutions pour éviter l’impasse ?
- La première solution seait une hausse des taux de cotisation. C’est une solution difficile à appliquer, car il faudrait à un organisme tel que la CMR de plus que tripler ses taux (actuellement 14% du salaire, 18% pour la CNRA et 9,12% pour la CNSS) pour trouver un nouvel équilibre. 43% de taux de cotisation seraient nécessaires en 2018 pour cela, annonce-t-on à la CMR. Une charge financière trop lourde à assurer pour les fonctionnaires et pour l’Etat.
- La deuxième solution est l’augmentation de l’age de la retrait.C’est une solution paramétrique à envisager dans le cadre d’une réforme pour palier au futur problème de trésorerie.
- La troisième solution serait le passage à une capitalisation du système des retraites où les comptes seraient gérés individuellement par des caisses privées.
Plusieurs autres options circulent dans les milieux professionnels quant aux nécessaires réformes à apporter. Certains imaginent un système multi-piliers basé sur un volet de cotisations obligatoires pour assurer une couverture minimale aux affiliés (30 à 40% de leur ancien salaire), un volet obligatoire fonctionnant par capitalisation et un volet facultatif avec la possibilité pour chacun de souscrire librement à un régime complémentaire.
Si rien n’est encore décidé pour l’instant, car toutes les solutions sont encore au stade de l’évaluation et de l’étude, le changement est inéluctable et va se faire, d’année en année, de plus en plus pressant.
Source : wikipedia + autres documentations